
Actualités
L’objet du mois – Bijou chauve-souris

La fibule était un bijou fonctionnel : elle servait à fermer un vêtement et, comme une broche, à parer la personne qui la portait. La présente fibule se fermait au moyen d’un ardillon articulé par une charnière à goupille ; on perçoit nettement le trou dans lequel était enfoncée cette dernière. L’objet a été réalisé selon la technique dite « à la cire perdue ». Une fois démoulé et ébarbé, il a été retouché à froid afin de mettre en valeur certains détails. Mais ne nous trompons pas : malgré ses qualités esthétiques, il s’agit d’une production de série : en une seule coulée dans un même moule, l’artisan bronzier obtenait plusieurs fibules du même modèle !
Le métal utilisé est une sorte de laiton. À l’origine, sa couleur jaune devait imiter l’or. Des émaux très colorés (au moins rouge) rehaussaient le bijou sur la zone triangulaire et sur chacun de boutons latéraux.
Le « pied » de la fibule est orné d’une tête d’animal stylisée mais très élaborée. Le museau oblong, les yeux assez rapprochés, les oreilles pointues et le pelage pourraient évoquer une tête de chauve-souris, qui était un animal protecteur dans l’Antiquité.
Même oxydée par un long séjour dans la terre et privée de son ardillon et de son décor émaillé, cette fibule n’en reste pas moins un bijou particulièrement émouvant.
Fibule – Alliage cuivreux et émail.
L : 4,8 cm
Dernier tiers du Ier-siècle – première moitié du IIe siècle après J.-C.
Musée Alésia, dépôt du Musée Municipal d’Alise-Sainte-Reine (inv. n° D2011.1.282).